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  • Photo du rédacteurMargaux Sardin

Article de presse - Les bienfaits de l'art-thérapie


En début d'année j'ai été interrogée par Gwendoline Beauchet, journaliste à Marie-Claire au sujet de l'art-thérapie.


Elle a rédigé un article qui reflète nos échanges, et ouvre à une première approche sur le domaine. L'article s'intitule L’art-thérapie, créer pour panser sa psyché. En voici la retranscription.


L’art-thérapie, créer pour panser sa psyché


Forme de psychothérapie usant de la production artistique, l'art-thérapie s'adresse au plus grand nombre. Protéiforme, ce support de communication psycho-corporel nous aide à mieux décoder et accepter nos émotions en s'adaptant à chaque personnalité et son histoire.


Pour panser ou prendre soin de sa psyché, différents outils salvateurs sont à notre portée. Et si parfois la thérapie dite “classique” peut effrayer, il existe des variantes moins intimidantes qui peuvent nous aider à faire un premier pas vers le soin de soi.


Parmi elles, l’art-thérapie, “une forme de psychothérapie dans laquelle la production artistique - qu’elle soit faite par la personne ou observée - sert de support principal de communication”, définit Margaux Sardin, art-thérapeute.


Mais la spécialiste argue que cet accompagnement via la création est difficile à mettre dans une case, tant il est protéiforme. “Il y a beaucoup de courants et d’approches en art-thérapie. Certaines vont être psychanalytiques, d’autres intégratives, psychothérapeutiques, axées sur l’expression… Attention cependant, nous ne sommes pas des psychothérapeutes, mais on propose une forme de psychothérapie", ajoute-t-elle.


L’art-thérapie oui, mais pour qui ?


Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, nul besoin d’avoir des connaissances ou des compétences artistiques pour bénéficier des bienfaits de l’art-thérapie. Selon la spécialiste, elle s’adresse à tous.tes, petits comme grands, expérimenté.es comme novices.

“Déjà, pour moi, la créativité ce n’est pas que l’art, nuance Margaux Sardin. De même, si la personne que je reçois est très à l’aise dans un art en particulier, je ne vais pas utiliser ce dernier, parce que le risque est qu’elle soit trop en contrôle, alors que le but de l’exercice est de lâcher prise”.


Pour ce faire, la spécialiste liste quatre courants en art-thérapie : les arts visuels, la dramathérapie (théâtre), la danse-thérapie et la musicothérapie. “Tout peut se combiner et se décliner (écriture, sculpture, collage, dessins, marionnette…)”, cite l’art-thérapeute. “Mais c’est toujours psycho-corporel, on met constamment son corps en mouvement”, prévient-elle.


Pareillement, les motifs pour lesquels on peut vouloir consulter un.e spécialiste de l’art-thérapie sont tout aussi multiples. “Ce sont généralement les mêmes demandes que dans le cadre d'une thérapie classique (pathologie, moment de crise comme le deuil, le licenciement, le divorce ou parce qu’on a envie de mieux apprivoiser ses émotions…), mais on peut aussi simplement venir car on a envie d’expérimenter”, explicite Margaux Sardin.


Ainsi, l’art-thérapie peut aussi bien être pratiquée individuellement qu’en groupe. “L’union peut être porteuse, on se donne des idées, on s’inspire et on a une lecture plurielle de notre ressenti” continue-t-elle.


Gestion des émotions, diminution du stress : les multiples bienfaits de l'art-thérapie


Une libération de notre créativité qui va favoriser un déblocage d’émotions parfois enfouies. “Le fait de créer diminue le stress et génère donc une sensation de bien-être”, appuie l’art-thérapeute.

En effet, plusieurs études, dont une publiée dans la revue Frontiers en 2014, ont démontré que les niveaux de dopamine augmentaient chez les personnes en plein processus de création.


“La dopamine est un neurotransmetteur qui est souvent faible chez les patients souffrant d'anxiété, montrant des signes de dépression et de stress excessif. Il a été constaté que l'art-thérapie aide à augmenter ces niveaux de dopamine et à aider un patient à se sentir plus heureux”, reprend une publication du Sage Neuroscience Center.


"Créer quelque chose c’est mettre à distance une situation ou des émotions et les confier à l’art-thérapeute. On n'est pas obligé de mettre en mots, mais on va représenter les choses, de manière réaliste ou pas", acquiesce Margaux Sardin.

Toutefois, l'experte souligne qu'elle n'interprète jamais. Et ici se trouve la nuance entre l'art-thérapeute et le psychologue usant d'un métier artistique. "J’aide le patient à exprimer lui-même via son vocabulaire graphique, que j'apprends petit à petit. Je vais aider la personne à mettre en mots ses ressentis pour s’en détacher".

Parfois, cela passe par la sublimation d'un évènement qui nous tracasse (parce qu'il est indicible ou brouillon dans notre esprit), pour qu’il prenne une forme différente et contrôlée.


"Ce n’est pas un objectif de faire du beau, mais parfois c’est important. On a besoin de s’entourer de belles choses et de comprendre qu’on peut en être à l’origine. Avec la parole, on se censure énormément mais quand on crée, cette barrière n'est plus", appuie l'art-thérapeute.


De l’importance de l’accompagnement

Mais alors que pullulent depuis quelques années des dizaines d'ouvrages ou de cahiers pratiques estampillés art-thérapie, quel accompagnement faut-il privilégier ?

Margaux Sardin prêche pour celui d'un.e art-thérapeute sérieux.se. "C’est un titre qui n’est pas protégé, et c’est un problème majeur. Voilà pourquoi il faut bien savoir choisir son thérapeute. Je recommande de regarder les formations faites, notamment celles reconnues au RNCP (répertoire national des certifications professionnelles)".

Parce qu'une formation sérieuse garantit un cadre thérapeutique, souligne-t-elle. "Il n'y jamais de jugement ou d'interprétation. On va accueillir des émotions intenses dans le respect du secret professionnel et distinguer les problèmes psychologiques ou psycho-pathologiques en étant capable de mettre en lien avec d’autres professionnels de santé. En tant que professionnels, nous justifions également d'une expérience personnelle du processus créateur et d'une thérapie complétée", énumère-t-elle.


Pour terminer, Margaux Sardin cite Waller et Woddis, deux chercheurs à l'origine des premières recherches menées autour de l'art-thérapie. "Les art-thérapeutes fournissent un environnement, des médiations artistiques mais surtout eux-mêmes, leur temps, leur attention et une relation clairement définie", reprend-elle.


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